Santé et spiritualité
Je me suis rendu compte depuis longtemps que les variations de ma santé n’étaient probablement pas dues à la nourriture. Par exemple, avant les deux nuits où j’ai bien dormi, j’avais mangé dehors midi et soir, et des nourritures peu saines (selon mes croyances), comme du fish and chips sauce tartare, de la pissaladière, des calamars frits à l’aïoli, de la salade grecque avec beaucoup de feta et des glaces. Alors que quand je mange sagement à la maison des fruits, du riz complet et des légumes bios, je passe souvent de mauvaises nuits. Selon Robert Valette, les principales causes de mes problèmes urinaires ne seraient pas physiologiques mais psychologiques. C’est aussi ce que je ressens, j’ai l’impression que ce sont surtout le stress, l’agression et l’anxiété, même s’il ne m’est pas facile de comprendre quelles formes de stress, d’agression et d’anxiété ont ou non de l’effet sur mon système urinaire.
J’ai repensé hier qu’on dit souvent que les problèmes urinaires sont liés à des problèmes de territoire : cela me parle. Je me suis alors demandé quelles sont les situations dans lesquelles je me sens stressé, agressé ou angoissé par rapport à mon territoire. Il faut d’abord que je me demande qu’est-ce qui constitue mon territoire. Il y a d’abord mon corps, mon corps physique bien sûr, mais aussi mon corps émotionnel, mon corps mental et mes autres corps subtils. Robert, avec son pendule, voyait un problème au niveau du corps bouddhique, qui concerne ma vie spirituelle. Il me dit que même s’il voit en moi une grande maturité spirituelle, je me laisse facilement déstabiliser par les circonstances extérieures et je perds mon centre. C’est bien vrai. En d’autres termes, je suis facilement affecté par les circonstances extérieures et n’arrive pas à conserver un haut niveau de conscience. Ce sont les circonstances extérieures qui me contrôlent, et non le contraire. Mon équilibre spirituel, ou mon niveau de conscience ne sont pas assez forts pour faire face aux difficultés de ma vie et pour les gérer. Peut-être, et sans doute, que je ne fais pas assez de pratiques. Robert dit que la vie d’un moine, ou d’un pratiquant spirituel, devrait se répartir en 3 tiers égaux, un tiers de prière (ou pratiques), un tiers de travail et un tiers de sommeil et autres soins du corps (y compris peut-être les repas). Si je faisais assez de méditation pour aller tous les jours dans les jhanas* et maintenir mon état éveillé, je n’aurais probablement pas ces problèmes. Robert me dit que c’est la principale chose sur laquelle je devrais travailler : renforcer et stabiliser mon centre spirituel. Il faut surtout, si je perds mon centre, que je puisse le retrouver tout seul, sans avoir besoin de recevoir un soin, car, dans la vie, il y aura toujours quelque chose qui va me stresser, m’agresser ou m’inquiéter : c’est inévitable !
Pour en revenir au territoire, à part mon corps physique et mes corps subtils, il y a ma maison, mes affaires (mes possessions matérielles, mais aussi virtuelles), mon argent, les fruits de mon travail (surtout mes tableaux), les personnes qui me sont proches, mon environnement, le pays où je vis (la France quand je suis ici, plutôt que la Thaïlande), et la planète Terre. Et je vois clairement comment chacun de ces territoires peut me sembler violé dans certaines circonstances, et sûrement plus en France qu’en Thaïlande. Mais je constate aussi que certaines circonstances, si elles peuvent paraître très perturbatrices, ne concernent pas directement mon territoire, et alors affectent moins, ou pas du tout, ma santé. Il faut que je recommence à noter chaque jour les perturbations et essaie de trouver lesquelles affectent le plus mes nuits. Si j’identifie les ennemis, je pourrais plus facilement les voir venir et leur faire face, ou m’en faire des amis.
* Jhana (pali ; sanscrit : dhyana) : absorption méditative. Les jhanas sont des états de profonde méditation produits par la concentration. Les enseignements du Bouddha citent huit jhanas – quatre jhanas de la sphère matérielle subtile et quatre jhanas de la sphère immatérielle. Si Ayya Khema insistait beaucoup sur l’importance de la pratique des jhanas, curieusement, ils sont rarement enseignés dans les milieux bouddhistes occidentaux, et même souvent déconseillés.
29 juillet 2018, Cabrières d’Aigues