EXPÉRIENCES PERSONNELLES

EXPÉRIENCES PERSONNELLES

Menu

Mon nouvel iPad

410 Pythagore

410 Pythagore

J’ai un iPad depuis deux jours. Les premières étapes pour s’enregistrer avant que l’appareil ne fonctionne, je les ai trouvées très stressantes ; j’en ai d’ailleurs mal dormi cette nuit. C’est un renoncement certain à sa liberté et sa vie privée, comme d’être fiché à la CIA. Il faut donner son empreinte digitale, l’accès à sa localisation, les coordonnées de sa carte bancaire, même pour télé­charger des apps gratuites ; pour utiliser le système de dictée, accepter que tout ce que je dis dans cet appareil sera envoyé à Apple (pour analyser ma voix ?) ; Skype demande de pouvoir prendre possession de mon micro et de ma caméra ; et accepter toute une série de choses qu’on n’accepterait pas si on n’était pas motivé par l’avidité de pouvoir utiliser rapidement ce petit appareil.

Il y a quelques années, on parlait de mettre des puces dans le corps des gens pour pouvoir les contrôler, mais j’ai l’impression qu’ils ont trouvé une manière tout aussi efficace avec ces appareils mobiles, vu que la plupart des gens ne songeraient pas à s’en séparer plus volontiers qu’ils se sépa­reraient d’un bras où se situerait leur puce. Il y a encore plusieurs choses que je n’ai pour l’instant pas acceptées et je pense que mon appareil ne fonctionne pas à sa pleine capacité

Bien sûr, les capacités et possibilités de ce petit appareil sont étonnantes et c’est un jouet séduisant. Mais pour l’instant, il me semble quand même nettement moins performant et plus limité que mon ordinateur, comme serait une mobylette par rapport à une voiture. À part, comme pour la mobylette, l’avantage d’être plus petit et plus léger. C’est très pratique pour les gens qui voyagent, se déplacent et sortent beaucoup, et ne veulent pas transporter leur ordinateur. Ce n’est plus mon cas. La chose qui me dérange le plus est de ne pas avoir un logiciel comme Finder sur le Mac, on je puisse classer, organiser et sauvegarder tous mes documents. On ne peut pas non plus les sauvegarder sur une clé USB ou un disque externe. Pour sauvegarder ses documents, on les confie à un nuage, le Cloud, un nom plus poétique que l’oncle Sam. 

Ce qui fonctionne nettement moins bien, c’est la frappe des textes. Ce n’est pas un outil idéal pour un écrivain ! J’ai découvert par contre qu’on peut dicter les textes au lieu de les taper, ça a l’air de marcher, mais on peut aussi le faire sur l’ordinateur. Pourrais-je l’utiliser pour taper mes notes ? Peut-être. Mais avec le clavier rudimentaire et le doigt au lieu d’une souris, il semble difficile et laborieux de corriger les textes.

J’ai essayé Notes, une application qui permet de faire des dessins en couleurs avec le doigt : c’est amusant, mais est-ce vraiment utile ?

Pour regarder l’internet et des vidéos, l’écran est deux fois plus petit que celui de mon Mac. Bien sûr, au lieu de m’asseoir devant mon ordinateur, je peux m’affaler sur mon sofa. Mais est-ce vrai­ment un avantage ?

Même si j’ai plein de choses à explorer et découvrir, je ne sais pas encore pour quoi je vais utiliser cet iPad. Qu’est-ce qui serait plus facile, plus efficace et plus rapide qu’avec l’ordinateur ? Car je n’ai pas très envie de me créer de nouveaux besoins. Je suis déjà devenu l’esclave de mon ordinateur et y passe beaucoup trop de temps à mon goût, même si c’est certainement très utile, en particulier pour mon travail d’écriture, pour le mail et Skype, et pour suivre des enseignements spirituels en vidéo ; mais ai-je envie d’une deuxième addiction, et de passer encore plus de temps sur des appareils électroniques et dans des ondes électromagnétiques (car j’utilise le wifi émis par mon ordinateur pour connecter mon iPad à l’internet). L’avenir le dira. Dans un autre sens, il faut vivre avec son temps…

 

17 janvier 2016, Chiang Mai

Site créé par Pierre Wittmann
X