Attachements
J’ai l’impression que l’attachement aux choses est une réaction très émotionnelle. Et quand on trie plusieurs fois de suite les mêmes choses, on devient moins émotionnel, et c’est le mental qui prend peu à peu le pouvoir et permet de faire des choix plus raisonnés. Par contre, si on attend trop entre les tris, le mental a oublié et c’est de nouveau l’émotionnel qui décide. Il me semble que je suis surtout attaché aux souvenirs que ces documents évoquent, plus qu’aux documents eux-mêmes. C’est particulièrement net avec les photos, non seulement les photos de moi-même, qui certifient que j’ai bien existé durant toutes ces années, mais aussi les photos de mes parents et de ma sœur, de mes amis, puis de mes amies et maîtresses. Il y a aussi les photos des lieux et des maisons où j’ai vécu, celles qui rappellent certains événements, heureux ou malheureux : voyages, fêtes, rencontres, expositions.
Tout ce qui concerne mon travail, surtout créatif, et les fruits de mon travail, garde une grande importance pour moi ; cela montre ce que j’ai fait de ma vie, et en quoi j’ai peut-être été utile, d’une manière ou d’une autre. C’est pourquoi je suis attaché à mes tableaux, et même aux photos de mes tableaux ; mais la plupart sont devenues inutiles, car j’ai maintenant des fichiers numériques des photos de tous mes tableaux. Avant l’ordinateur, j’avais de nombreuses séries de photos sur papier et de diapositives de mes tableaux, ainsi que de nombreux catalogues de ces photos, je vais pouvoir jeter la plupart de ces photos. Je suis attaché aussi aux cartes d’invitations, affiches et listes de tableaux de mes expositions, même si depuis longtemps la plupart de ces documents sont sur mon ordinateur, et les anciens, je pourrais les scanner. Savoir si la mémoire d’un ordinateur, ou de mes disques de sauvegarde, est une façon plus sûre de conserver les choses que des dossiers de documents papier est une autre question. C’est en tout cas un système de classement et d’archives qui est plus facile à utiliser, à consulter et à transporter, et qui prend beaucoup moins de place.
Hier je suis allé chez Robert Valette. Nous avons eu une longue séance très intense. Nous avons parlé, et il n’a pas eu le temps de me faire le traitement énergétique que j’attendais impatiemment. Mais cette nuit, j’ai néanmoins beaucoup mieux dormi. Nous avons surtout parlé de l’attachement au passé, aux objets du passé et aux souvenirs et aux énergies qu’ils véhiculent. Ils obscurcissent aussi le présent et ferment l’accès au futur. Et il semble que les problèmes urinaires sont souvent liés au passé. Et si les vieux ont des problèmes urinaires, c’est peut-être justement parce que les souvenirs et nostalgies du passé deviennent plus fréquents que les projets et espoirs du futur. Et c’est bien pourquoi, depuis que je me focalise sur mon passé – ce que je fais aussi avec la correction de mon Journal et de mes écrits – je ne fais plus rien de créatifs et ne suis plus stimulé par des projets d’avenirs. Au contraire, je me demande ce que je pourrais bien faire et ce que je vais advenir, ce qui est plutôt déprimant.
Des objets qui recèlent une énergie particulièrement forte sont les photos. Et ces derniers jours j’avais retrié une boîte de photos et aussi ma collection de cartes postales – deux cartons à chaussures, soit plus de mille cartes. Les cartes postales sont des photos qui en plus contiennent souvent un message, et un message de personnes qui nous sont proches ou chères. Beaucoup de cartes postales de mes parents, qui partaient souvent en voyage quand nous étions enfants. Et beaucoup de cartes postales d’œuvres d’art et d’endroits que j’ai aimés. Ces cartes postales, je ne vais pas les jeter, j’aimerais les vendre ou les donner à un collectionneur ou un magasin de cartes postales. De même pour le carton de cartes de géographie.
La semaine dernière, Jean-Marie G est venu me rendre visite. Il est resté 24 heures et nous avons beaucoup parlé, surtout bien sûr de Sogyal Rinpoché et de Rigpa*. Lui y est toujours impliqué, et partait justement pour Lérab Ling. Moi, j’ai quitté Rigpa depuis plus de 20 ans, mais j’avais encore un gros carton de documents, les précieux enseignements secrets du dzogchen*, et aussi de nombreuses cassettes d’enseignements de Sogyal Rinpoché. J’ai tout donné à Jean-Marie : une chose de plus qui est complètement dissoute. Mais bien sûr, je me séparais aussi de quelque chose qui a beaucoup compté pour moi pendant six ans de ma vie. C’est d’ailleurs la nuit où Jean-Marie était là que mes problèmes urinaires se sont aggravés, et curieusement, Jean-Marie a les mêmes problèmes que moi, et nous nous sommes plusieurs fois croisés durant cette nuit sur le chemin des toilettes.
Robert Valette m’a donc encouragé à jeter le plus possible des témoins de mon passé, et je crois que cette fois j’ai bien compris le message, et que mes prochains tris seront plus impitoyables. Je vais toutefois essayer de donner tout ce que je peux donner, mais en sachant bien que si personne n’en veut, je jetterai sans remords ni états d’âmes. Hier, j’ai donc cessé le tri proprement dit et commencé à envoyer des mails pour trouver où diriger mes dons. Maintenant que le cours de la planète Mercure est de nouveau direct, je vais aussi prendre des contacts pour la cession de mes tableaux. Selon Robert, la meilleure façon de résoudre mes problèmes de santé est d’élever mon niveau vibratoire. Même s’il est plus élevé que celui de la plupart des gens, il est encore beaucoup trop bas. Bien sûr, en voulant me débarrasser le plus vite possible de mon travail de dissolution, j’ai négligé mes pratiques spirituelles. Il faut que je les reprenne, car c’est vraiment le plus important, puisque c’est justement la source d’énergie qui me permet de gérer ma vie au mieux, de vivre dans le présent et de prendre les meilleures décisions pour le futur, et aussi de reprendre des activités plus créatives et plus enrichissantes. Robert m’a donné une pratique de purification qui me fait penser à des techniques tantriques du taoïsme et du bouddhisme tibétain que je pratiquais à une époque. J’ai essayé hier soir et y ai trouvé une nouvelle inspiration ; cela m’a peut-être aussi aidé à passer une meilleure nuit.
* Rigpa : nom du réseau de centres bouddhistes tibétains fondé par Sogyal Rinpoché.
* Dzogchen (tibétain) : littér. la grande perfection. Doctrine de l’école nyingma du bouddhisme tibétain, introduite au Tibet au huitième siècle par Padmasambhava. Ses adeptes considèrent le dzogchen comme un enseignement secret du Bouddha et comme le niveau suprême de tous les enseignements bouddhiques.
18 et 23 août 2018, Cabrières d’Aigues