Dissolution : mes tableaux
Au début septembre, j’ai commencé à prendre des contacts pour céder mes tableaux. J’ai écrit à tous les musées de la région Paca, à des hôpitaux et autres lieux de santé, et à d’autres personnes recommandées en particulier par Gérard Berne. J’ai reçu très peu de réponses et rien de très positif et ne voyais toujours pas de solution de ce côté-là. Ce sont les derniers jours avant mon départ que les choses ont commencé à changer. J’ai d’abord reçu la visite d’un marchand de tapis d’Aix-en-Provence à qui j’avais envoyé des photos de mes tapis. Je lui ai vendu le grand tapis, qui n’avait jamais été nettoyé et qui commençait à s’abimer ; et, si je déménage, j’aurais toujours de la difficulté à trouver un logement avec une pièce assez grande pour placer ce tapis. Pour le prix d’achat de 3000 euros, il va aussi me nettoyer et me réparer les deux autres tapis anciens plus petits que j’ai hérités de ma famille. Il a tout de suite emporté les trois tapis et cela faisait un grand vide dans le séjour. Ce grand tapis était une des choses à laquelle j’étais le plus attaché dans cette maison, et sans lui, j’avais l’impression que j’étais déjà un peu parti.
Le lendemain, je suis allé à Lourmarin pour essayer de vendre quelques objets qui étaient dans un carton « bibelots ». J’étais allé quelques fois dans la boutique d’un antiquaire et marchand de tableaux, Patrick Muni, qui ressemble à la caverne d’Ali Baba. Il m’a acheté quatre objets pour dix euros chacun et m’a dit que ce qui l’intéressait davantage en ce moment c’étaient les peintures et les affiches. Je lui ai dit alors que j’avais mes 600 tableaux plus une centaines d’affiches et autres œuvres d’art. Il fut tout de suis intéressé et je l’ai emmené chez moi pour lui montrer de quoi il s’agissait. Il a beaucoup aimé ma peinture. Il était également intéressé par les affiches et autres œuvres et par les tableaux de ma mère qu’il a proposé de m’acheter en bloc. Puis il m’a proposé d’acheter aussi tous mes tableaux : l’ensemble pour 25 000 euros. En fait c’est tout à fait ce que je cherchais et rêvais depuis le début, quelqu’un à qui je puisse céder l’ensemble des mes œuvres, qui me rachète tout mon atelier. Et cela me permet de dissoudre d’un coup la plus grande partie de ce qui occupe cette maison.
Bien sûr, comme ce monsieur partait le lendemain en voyage pour une semaine et que moi je partais quelques jours plus tard pour la Thaïlande, cette transaction sera remise au printemps prochain. Mais j’ai confiance que cela va marcher comme prévu. Et sans les tableaux, je suis prêt maintenant à vendre ma maison, que mes voisins sont toujours disposés à acheter. Donc mon travail de dissolution de cet été ne fut fait pas en vain et mon projet de nouvelle vie prend forme. Mon idée est d’aller m’installer en Italie, près de chez Ariella, au bord du lac Majeur ; j’ai déjà acheté un manuel pour apprendre l’italien. Et une chose importante, si je suis débarrassé de tous mes tableaux, plus rien ne me retient de recommencer à peindre !
5 octobre 2018, Chiang Mai