EXPÉRIENCES PERSONNELLES

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Dissolution : donner ou vendre

192 5th Avenue

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Pour chaque objet, du plus petit au plus grand – du timbre-poste au beau tapis de ma grand-mère – il y a quatre possibilités : le vendre, le donner, le jeter, le garder. La dissolution concerne les trois premières, bien sûr. Ce sont aussi les plus difficiles pour celui qui est attaché aux choses, comme moi, et qui a l’habitude de tout garder. 

Pour vendre, il faut que l’objet ait une certaine valeur, non seulement pour le vendeur, mais aussi pour l’acheteur. Ensuite il faut trouver l’acheteur, mais il y a maintenant de nombreux outils sur l’internet, puis il faut livrer ou envoyer l’objet. Mon ami James, qui m’avait introduit au concept de la dissolution, m’avait dit que tout se vend, si le prix est assez bas. Ce n’est pas tout à fait vrai ; de nos jours, et il y a beaucoup de choses dont personne ne veut, même si on les donne ou qu’on les vend pour un euro, comme les livres, les vieux meubles, le bric-à-brac qu’on trouve dans les brocantes et les vide-greniers, et aussi les tableaux. Il y a des exceptions, heureusement, mais il faut se rappeler que vendre n’est jamais aussi facile qu’acheter. Et comprendre que l’accumulation de biens matériels, si c’est un problème personnel pour la plupart d’entre nous, est, dans nos pays soi-disant civilisées, un problème de société. La surabondance est omniprésente, car l’avidité pour le profit et le mythe d’une croissance économique infinie exigent la consommation ininterrompue de produits neufs. En conséquence, l’intérêt pour les vieilles choses diminue de plus en plus, et on ne sait plus qu’en faire, si ce n’est d’en déverser des cargos entiers dans la mer ou sur des plages africaines. De nos jours, les vieilles choses sont devenues une forme de pollution, et si on les brûle, elles polluent l’atmosphère et réchauffent la planète. C’est un problème insoluble. La seule solution serait d’arrêter la production et la croissance et de commencer à recycler, mais on n’en est pas encore là !

Comme on vient de le voir, donner n’est souvent pas plus facile que vendre. Pourtant, il y a dans ce monde des millions de gens que sont dans le besoin, qui n’ont pas l’essentiel. La société de consommation a maintenant envahi le monde entier, et on trouve dans les coins les plus perdus toute une panoplie d’objets en plastique et de gadgets, souvent aussi laids qu’inutiles. Mais c’est la nourriture qui semble avoir le plus de difficulté à atteindre les régions les plus pauvres. En Europe aussi, il y a beaucoup de pauvres, et il y a de plus en plus de réfugiés qui désirent s’installer dans nos pays et qui n’ont rien. Heureusement, il y a de nombreuses organisations qui se chargent de distribuer aux plus démunis ce dont les plus nantis veulent se défaire. C’est un bon moyen de donner. La première chose à faire, est donc d’estimer chaque objet pour savoir s’il pourrait être utile à quelqu’un. Dans ce cas, on peut le donner ou le vendre, il faut simplement trouver à qui ; et cela demande plus de temps et d’énergie que de simplement le jeter. 

 

24 juillet 2018, Cabrières d’Aigues

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